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La naissance

Autor: Léa Courcier*


Elle me regarda dans les yeux et se mit enfin à parler. Elle ne bégaya pas. Elle n’hésita pas. Elle ne faiblit pas. Et elle brisa mon âme. Toute la douleur que je n’avais pas été capable de ressentir me toucha d’un seul coup brutal. Je tombai à genoux. Même si j’avais déjà atteint le sol, je tombais encore. Tout autour de moi s’effondrait, tout se cassait et mourrait. Les couleurs étaient parties. Le silence était si vide et pourtant tellement assourdissant. Comment pouvait-on ressentir autant de douleur ? Quand cela s’arrêterait-il ? Quand mourrais-je ? Un millier de lames transperçaient mon cœur qui ne s’arrêtait pas de battre. Je criai. Ma voix brisa la calme ambiance et ce fut comme si un million de fenêtres explosaient devant moi, les débris me heurtant pour faire couler mon sang. Mes poumons se déchiraient et ma gorge était en feu.

La souffrance. La première émotion que je n’eus jamais ressentie. Des larmes s’échappaient de mes yeux, et je ne pouvais rien faire pour contrôler leur afflux. J’étais à peine conscient de ce qu’il m’arrivait, mais je pouvais sentir des yeux rivés sur moi. Chacun m’observant me briser. Chacun me regardant souffrir. Je la vis sourire et acquiescer. Elle m’ordonna de me lever. J’essayai, mais en vain, car mon âme, ou ce qu’il en restait, avait quitté mon corps. Tout ce que j’étais capable de faire était sentir la douleur ronger mon être. Elle se mit à crier à mon visage. Mes jambes ne m’obéissaient pas. Elle répétait les mots redoutables, et chaque fois m’atteignait plus profondément que la précédente. Je me laissai tomber sur le sol, dans la poussière, et me recroquevillai en un sinistre cocon. Je n’avais jamais autant souhaité être sourd. Quand m’accorderait-on enfin d’en finir ? Ne pouvait-on pas simplement abréger ma vie ? Pourquoi personne n’arrêtait tout cela ?

Elle quitta la pièce. Tous la suivirent. Personne ne resta.

Je demeurai seul sur le sol, haletant, trempé de sueur, effrayé, effaré, et confus. Des secondes passèrent, peut-être même des minutes ou des heures. Qu’importait ? L’unique moment qui compta fut lorsqu’il entra. Mon ange immaculé. Il m’offrit sa main. Je la saisis, et le doux contact m’apaisa instantanément. Il serra gentiment mes doigts et m’aida à me relever. Son regard bienveillant se posa sur mon visage.

“C’est fini, à présent. Je suis là. Tu n’es plus seul.”

Je voulais passer mes doigts dans ses cheveux blancs et épais. Je ne le connaissais pas, mais une force indescriptible me criait de lui faire confiance. Il ouvrit ses bras et je m’y abandonnai. Je m’accrochai à lui aussi fort que mes bras faibles me le permettaient. Il était tendre. Il caressa mon dos dans un geste réconfortant et rassurant et embrassa mon front. Mes pleurs s’interrompirent lorsqu’il passa sa main sur ma joue. J’observai un fin sourire se dessiner sur ses lèvres. Il était éthéré.

“Bonjour, Dolor. Je suis Aleksandar. Je vais m’occuper de toi, et je te promets que tu ne seras plus jamais seul. Je te le promets.”

Il me prit dans ses bras à nouveau. Ce fut la première fois que j’entendis mon nom.


*Salut ! Je m'appelle Léa et j'ai 18 ans. J'étudie à Lyon, en France, et je suis des études d'ingénieur. Bien que passionnée par la science, j'ai toujours eu un côté artistique qui m'a conduit à écrire depuis un très jeune âge. ¡Hola! Me llamo Léa y tengo 18 años. Estudio ingeniería en Lyon, Francia. Aunque me apasiona la ciencia, siempre he tenido un lado artístico que me llevó a escribir desde muy joven.

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